Hôtel de Lille

Notre Dame Brûle de Jean Jacques Annaud

Categories : Evenement, publié le : 14/03/2022

Tout feux tout flamme, rencontre avec Jean Rabasse, le chef décorateur de Notre Dame brûle

Avec le film événement Notre Dame Brûle de Jean-Jacques Annaud, Jean Rabasse décorateur de cinéma, scénographe et créateur réalise à nouveau les décors d’un des films les plus spectaculaires du cinéma français qui sort le 16 mars sur les écrans. 

 

Un brûlant touche-à-tout

La flamme c’est peut-être ce qui caractérise le mieux cet artiste tout en précision et sensibilité qui signe depuis plus de 30 ans les plus grands décors du cinéma français et de spectacles d’art vivants à l’international.

Les projets les plus fous ne lui font pas peur, et les plus célèbres réalisateurs et metteur en scène s’arrachent son expertise et son talent.

Les décors de Notre Dame brûle, c’est lui. Mais aussi ceux de Vatel (César du meilleur décor, nomination aux oscars), Jackie, La cité des enfants perdu(César du meilleur décor), Delicatessen(César du meilleur décor),, J’accuse, Astérix et Obélix (César du meilleur décor) et bien d’autres.

La cérémonie d`ouverture des JO d`Albertville avec Philippe Decouflé c’est lui aussi ainsi que la scénographie de trois spectacles du Cirque du Soleil  dont «Love Beatles” à Las Vegas.

 

Un drame parisien...

Nous reprenons le chemin de la cathédrale voisine avec (en fil rouge) le chef décorateur du film Jean Rabasse.

L’incendie de Notre Dame le 15 avril 2019, marque un moment de mémoire collective ou tous ont assisté impuissant au ravage de la cathédrale en direct, tous sauf quelques pompiers qui au péril de leur vie ont pu sauver l’essentiel de ce joyau.

Le film reconstitue leur aventure à l’identique. Raconter cette histoire, lui donner corps entre réalité et fiction tel était l’enjeu. Un monument.

 

Les défis, Jean Rabasse aime les relever.

« Chaque film est une nouvelle histoire que l’on construit avec le metteur en scène, je pars toujours de 0 » Pour Notre Dame, il découvre qu’il n’existe aucun plan de  la cathédrale. Il lui faut pourtant reconstituer son architecture, son âme, ce drame.

La préparation du film ressemble à un pèlerinage ou pendant plus de 8 mois avec Jean-Jacques Annaud ils parcourent et scrutent toutes les cathédrales de Saint-Denis à Chartres, de Sens à Amiens de Blois à Notre Dame de Paris pour en connaître les mystères.

" Une cathédrale est une forêt de symboles, passionnante à étudier, avec une infinité de mains qui y ont contribué : compagnons, artisans, apprentis..." 

Un projet titanesque

Pour réaliser les décors Jean et ses équipes entament un long travail de recherche et de documentation qui donne lieu à des collaborations inédites avec la bibliothèque du Patrimoine qui leur donne accès aux seuls plans existants du projet de concours de Viollet le Duc au 19ème siècle, le CNRS qui leur fournit tous les points 3D de la cathédrale ce qui représentes des millions de données aux architectes et entreprises en charge de la reconstruction de Notre Dame.

"Il y a eu des synergies entre ceux qui reconstruisent Notre-Dame et la construction du décor du film."

Cette Notre Dame virtuelle imprégnée de l’âme et de la patine du temps de la cathédrale a été le point de départ de la construction des gigantesques décors où se reconstitue le drame de l’incendie.

"Nous avons en quelque sorte créé « nôtre » Notre-Dame la plus proche possible de la vraie mais conçue pour être le terrain de l’action. Notre travail a été à la fois de la reconstitution et de l’imagination pour donner une dimension spectaculaire à l’image."

Pour Notre Dame Brûle de Jean-Jacques Annaud, Jean a tout redessiné des gargouilles à la charpente, le beffroi  aussi en s’inspirant de plusieurs beffrois dont celui de Saint-Denis, changé la taille des cloches et tout conçu pour que les flammes qui montaient parfois à plus de 20 mètres de haut en studio s’inscrivent dans les décors.

 

Un décor plus vrai que nature

Gargouilles charpentes, beffroi, clochers tout a été revisité dans la précision du détail, de la démesure et de l’action qui se déroule. 

Entre réalité et fiction, l’œuvre de Jean est de faire ce passage en s’imprégnant d’un sujet pour le mettre en décor, en vie au service d’une narration. 

"J’essaye de ressentir la force et l’émotion du scénario"..

Audace, imagination, recherche et précision en sont les clés.

Ce qui anime cet infatigable créateur dont la vie pourrait faire un film c’est le voyage où les projets le portent. Voyage dans le temps, au cœur d’époques et de situations différentes dans lesquelles il plonge avec passion jusqu'à même avoir l’impression d’y vivre.

Du film « j’accuse » où il a eu entre les mains les vrais faux papiers de Louis Dreyfus, à Vatel avec la construction du théâtre dans le parc de Saint-Cloud, de sa descente dans la mine à plus de 1000m pour la préparation du film « Le Brasier » à son incroyable reconstitution de la Maison Blanche pour le film Jackie, le chef décorateur nous fait voyager.

Son voyage passe toujours par l'Hôtel de Lille, un hôtel familier, et une histoire d'amitié, il y vient très souvent se poser et voir son ami le directeur Philippe Daucet.

Il repart déjà préparer le film de François Ozon et de Louis Garrel plongé dans de nouvelles recherches de décors « qui donnent des signes que les gens ne voient pas mais ressentent ». 

 

Colombe de La Taille