Marguerite Duras
Categories : Artistes, publié le : 23/05/2023
Née en 1914 à Saïgon et décédée à Paris en 1996, Marguerite Duras est une réalisatrice, écrivain et scénariste française qui a marqué le genre romanesque par son écriture.
Pionnière du nouveau roman, elle écrivit dans les années 60 des œuvres dans lesquelles les éléments formels sont réduits au minimum, les protagonistes insaisissables, l'intrigue remplacée par une succession de détails, et dont les traits essentiels sont les silences, les hésitations et les non-dits.
Après avoir été scénariste et dialoguiste pour le cinéma, elle tourne également ses propres films. Son plus grand succès populaire arriva en 1984 avec « L'amant » récompensé du prix Goncourt.
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Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de Saïgon. A l'âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong.
Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viet-Nam. En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études. Elle obtient en 1963 une licence en droit.
Cette même année elle rencontre un certain Robert Antelme qu'elle épousera en 1939. De cette union naîtra en 1942 un premier enfant malheureusement mort-né. Cette période troublé dans la vie de Marguerite Donnadieu sera marquée également par la rencontre de son futur second mari, Dionys Mascolo.
En 1943 Marguerite et Robert Antelme déménagent, ils s'installent au 5 rue St Benoît, à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Robert Antelme et Dionys Mascolo se lient d'une profonde amitié et, avec Marguerite, entrent dans la Résistance. En parallèle, Marguerite Donnadieu publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras : Les Impudents (Editions Plon). L'année suivante, elle passe chez Gallimard et fournit son deuxième ouvrage, La vie tranquille. 1944 est l'année qui marque l'arrestation de son mari Robert, déporté à Dachau. Marguerite s'inscrit alors au PCF, le Parti communiste français. A la Libération Robert Antelme est libéré dans un état critique, il rejoint son épouse dans son domicile parisien. En 1947, Marguerite Duras divorce et se remarie avec Dionys Mascolo dont elle aura rapidement un enfant prénommé Jean.
En 1950 Marguerite Duras quitte le PCF, elle publie Un Barrage contre le Pacifique, une œuvre majeure commencée trois ans plus tôt, puis en 1952 Le Marin de Gibraltar, et en 1955 Le Square. En 1957, elle rencontre Gérard Jarlot, avec qui elle va collaborer pour de nombreuses adaptations théâtrales ou cinématographiques. En parallèle sa vie personnelle est bousculée par deux évènements majeurs : elle se sépare de son second mari et sa mère décède.
Poursuivant son œuvre littéraire, Marguerite Duras publie, en 1958, Moderato Cantabile ; alors que les salles de cinéma mettent pour la première fois à l'affiche une adaptation d'un de ses livres, Un barrage contre le Pacifique, de René Clément. Ses droits d'auteurs commencent à lui apporter une certaine aisance, ce qui lui permet d'aménager dans une maison individuelle à Neauphle-le-Château. Lancé dans le cinéma, elle signe les dialogues d'Hiroshima mon amour d'Alain Resnais.
Cette multiplication des activités fait reconnaître Marguerite Duras au niveau national. De 1960 à 1967, elle est membre du jury Médicis. Politiquement marqué à gauche malgré l'abandon de sa carte de membre du PCF, elle milite activement contre la guerre d'Algérie, dont la signature du Manifeste des 121, une pétition sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, est le fait le plus marquant.
En 1963, elle commence l'écriture du Vice-Consul, puis en 1964 elle publie Le Ravissement de Lol V. Stein, un nouveau roman, et l'année suivante sa première œuvre théâtrale, Théâtre (tome I, éditions Gallimard). Active dans les évènements de mai 1968, elle poursuit toutefois la diversification de ses activités théâtrales en créant la pièce L'Amante anglaise, mise en scène par Claude Régy.
En 1969, elle passe à la réalisation cinématographique avec Détruire, dit-elle. Puis en 1972, sa maison sert de décor à Nathalie Granger, son nouveau film, puis elle écrit tour à tour India Song et La Femme du Gange, qu'elle tourne au cinéma (Catherine Sellers, Gérard Depardieu, Dionys Mascolo)
En 1973, India Song est transformé en pièce de théâtre et parallèlement en film (sorti en salles en 1975). En 1977, c'est Le Camion qui sort au cinéma, un film marqué par l'apparition de Duras en tant qu'actrice (rôle succinct). Cette période prolifique pour elle se poursuit avec la réalisation en 1979 de quatre courts-métrages : Les Mains négatives, Césarée, Aurélia Steiner-Melbourne et Aurélia Steiner-Vancouver.
A partir du début des années 80, Marguerite Duras poursuit la multiplication de ses activités avec la réalisation de Dialogue de Rome un film commandé par la RAI Italienne, puis suivront Savannah Bay, La Maladie de la mort et en 1984 L'amant, un roman largement autobiographique reprenant la trame de son enfance. En 1985 elle met en scène La Musica deuxième au théâtre Renaud-Barrault, puis elle publie Yann Andréa Steiner (1992, éditions POL), Ecrire (1993, Gallimard) et C'est tout (1995, éditions POL)
Marguerite Donnadieu, dite Marguerite Duras s'est éteinte le 3 mars 1996 à son domicile parisien de St Germain des Près.